“Se former tout au long de la vie grâce à la recherche en management”  est une série de 4 articles qui vous propose une photographie explicative des médias généralistes en management que nous avons identifiés comme primordiaux pour vous permettre, vous les praticiens du management, de rester en contact avec l’état de l’art de la recherche dans votre spécialité (finance, RH, marketing, RSE, SI, etc.). 

Dans la dernière partie de cet article, nous indiquons aux enseignants-chercheurs comment ce média est susceptible de les accompagner dans leurs efforts de valorisation médiatique de leurs travaux de recherche scientifique.

The Conversation est un média en ligne de valorisation scientifique qui se concentre sur les travaux de recherche menés par des universitaires et chercheurs de toutes disciplines. Sa raison d’être est de faire le pont entre les chercheurs (f/h) et le grand public. En un mot, démocratiser les connaissances issues de la recherche.

valorisation scientifique

The Conversation se distingue par sa capacité à proposer des contenus assis sur des travaux de recherche.

The Conversation répond à un besoin de la société

La croissance de l’audience de The Conversation France semble l’attester, il existe à l’heure des fake news une véritable appétence pour une information fiable basée sur des faits vérifiés et une expertise scientifique rigoureuse. Un membre de l’équipe de The Conversation France nous a en effet confié que de 4 millions de pages vues par mois fin 2019, l’audience est passée à 7 millions en avril 2021. Si en France cette audience reste relativement modeste par rapport aux grands quotidiens nationaux, la dynamique est porteuse pour ce jeune média qui on le rappelle n’existe en France que depuis 2015 ! A titre de comparaison, et d’après les chiffres fournis par l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM), le média généraliste LeMonde.fr comptabilise, pour le mois d’avril 2021, 234 millions de pages vues et Ouest France, 388 millions de pages vues. Quant aux médias spécialisés en management, le média Stratégies.fr par exemple a eu pour ce même mois 487 272 pages vues. 

The Conversation se distingue par sa capacité à proposer des contenus assis sur des travaux de recherche. D’après une enquête menée par The Conversation, ses lecteurs s’informent principalement sur ce média parce qu’ils font confiance aux informations diffusées (71 %) ; pour obtenir des informations produites par des experts scientifiques (66 %) ; du fait que The Conversation est un média indépendant (65 %) et enfin pour se tenir au courant de l’actualité de la recherche (51 %). 

Empruntez la casquette d’un journaliste le temps d’un article 

Notre analyse et nos échanges avec l’équipe de The Conversation nous ont amené à identifier 3 types d’articles que vous pouvez écrire dans ce média : 

Qu’importe le type d’article que vous écrirez, toutes les publications de The Conversation conservent le même format pour atteindre et intéresser le grand-public. La structuration des articles diffère beaucoup des articles universitaires. En bref, ces articles de presse atteignent au maximum 6 à 8 000 signes (2 pages). Ils mettent en avant la conclusion dès les premières lignes, voire la font apparaître dès le titre de l’article afin d’interpeller le lecteur. Les mentions de nombreux exemples et de cas concrets participent aussi à intéresser le lectorat et à faciliter la compréhension du sujet abordé. Les parties méthodologique et bibliographique -incontournables dans un article académique- sont ici supprimées dans le but d’alléger la lecture de l’article.
Les journalistes de The Conversation accompagnent personnellement chaque contributeur dans la rédaction de leur article. Ils jouent un rôle d’éditeur : ils procèdent pour les auteurs à une « mise en scène » de l’information scientifique pour la rendre accessible à un public certes exigeant mais qui n’est pas composé de spécialistes des sujets abordés. Toutefois aucune coupe ni modifications ne seront effectuées sans l’accord de l’auteur.
Pour ceux qui souhaitent tenter d’autres formats, The Conversation propose une rubrique de podcast pour diffuser vos connaissances et expertises dans l’espace public. Il est également possible de publier sur The Conversation à destination des enfants dans leur newsletter The Conversation Junior qui est publiée chaque mercredi. 

Les + de ce média

  • The Conversation repose sur un business model en cohérence avec leur objectif de rendre tous leurs articles accessibles et non payants. L’association est financée par des établissements d’enseignement supérieur et/ou de recherche via des cotisations annuelles qui dépendent de la taille de l’établissement concerné et du souhait de ses donneurs d’ordre de soutenir ou non l’association. 
  • Les articles sont publiés sous licence Creative Commons, ce qui les rend librement republiables par d’autres médias, ou sur les sites web des institutions elles-mêmes. Les conditions de republication sont les suivantes : les articles doivent être repris dans leur intégralité ; il ne faut pas modifier leur contenu, il faut citer les auteurs de l’article et il faut mentionner le fait que l’article a été initialement publié sur The Conversation. 
  • Les republications dans d’autres médias grand public et généraliste (par exemple Ouest France, La Tribune, etc.) permettent également aux auteurs de toucher un public plus large, qui n’irait pas spontanément sur un site comportant un grand nombre de contenus très (trop) qualitatifs, et sur lequel les contenus sont très (trop) orientés “recherche”.

Les – de ce média

  • Le média The Conversation possède un lectorat exigeant, qui saura apprécier la qualité des contenus qui y sont proposés. Parmi eux, un certain nombre de journalistes y puisent des idées pour leurs propres articles. En revanche, on observe que parmi les plus grands médias (ceux à la plus large audience), la plupart s’interdisent de reprendre des articles complets “prêt à republier”. L’arrivée des chercheurs et profils académiques sur le terrain de la production d’articles grand public de haute qualité pose en effet des questions à ces grands médias historiques car ce terrain de jeu était depuis toujours le leur et celui de leurs journalistes professionnels. Si cet empiètement des enseignants-chercheurs sur une activité traditionnellement chasse gardée d’une autre n’est pas pour déplaire aux lecteurs avides de contenus étayés et alimentés par de véritables expert(e)s, la plupart des très grands médias tiennent à marquer leur valeur ajoutée et leur capacité à produire eux-mêmes du contenu exclusif 
  • The Conversation propose des contenus partageables sous licence Creative Commons. Il est courant que les grandes écoles et les universités des enseignants-chercheurs qui contribuent sur The Conversation reprennent leurs articles pour les partager sur leur propre site institutionnel ou sur des blogs. Or d’un point de vue technique, les webmasters et experts du web marketing le savent bien, la duplication de contenu est extrêmement pénalisante en termes de référencement naturel (SEO). En suivant cette logique et en l’appliquant aux cas des republications sous licence Creative Commons, nous pouvons nous demander si les algorithmes de Google considèrent la republication d’un contenu diffusé sur The Conversation comme une duplication. Si la réponse s’avère positive, cette pratique peut avoir comme conséquence la désindexation de la/des page(s) dupliquée(s) ainsi qu’un impact sur le positionnement du site des institutions employeurs sur la page des résultats de recherche Google (SERP).

Envie de participer à The Conversation ? 

Pour écrire sur The Conversation, vous devez être chercheur ou universitaire dans un établissement d’enseignement supérieur ou de recherche membre de l’association. Vous trouverez la liste des établissements membres en cliquant ici. Notre article sur les podcasts peut également vous donner des idées sur les bonnes pratiques à adopter pour employer un autre type de format de valorisation de la recherche. Si vous êtes chercheur (f/h) en sciences de gestion vous pouvez contacter le chef de la rubrique “Économie” à cette adresse mail : thibault.lieurade@theconversation.fr.